Arthur Schopenhauer et la peur de la mort

Résumé

Tout ce que l’on connaît dans le monde phénoménal sont des formes d’objectivité de la Volonté. La Volonté est traitée par Schopenhauer comme aveugle, arbitraire, tyrannique et brutale, étant responsable de toutes les souffrances de la vie. Parmi les différentes peurs et craintes existentielles, la mort est la plus grande parmi elles, l’idée de finitude est celle qui terrorise le plus l’être humain. Sachant cela, Arthur Schopenhauer a développé une pensée philosophique sur la mort qui fournit une réponse possible à cette affliction commune à l’humanité. La mort et la vie seraient des partitions du même cycle dans lequel il y a deux extrêmes de non-être : l’avant de la vie et l’après-mort. Si la vie et la mort forment une unité, qu’est-ce qui fait craindre la mort, mais pas la vie (dans la même intensité)? La pensée schopenhaharienne montre qu’ils devraient aussi craindre la vie, car elle peut être encore pire. La mort pour le sujet n’est qu’une cessation de conscience, qui n’est que le résultat de la vie organique et non sa cause. Le manque de conscience de la mort et la simple conscience du présent (nunc stans) ont comme conséquences les angoisses et les frustrations de ne pas réussir à atteindre l’éternité. Ainsi, le présent travail pose problème la "philosophie de la mort" à Schopenhauer et le rapport avec l’indestructibilité de notre être-en-soi. Il cherche à indiquer des possibilités d’apaisement de la peur de la mort par deux voies : celle de la connaissance de soi en tant que Volonté (métaphysique/connaissance) et celle de la recherche d’une vie plus supportable et moins malheureuse possible (eudémoniaque). Ainsi, se rendant compte, en tant que constituant d’un être en soi, qu’il est impossible d’être anéanti par la mort, ou acceptant l’impossibilité d’une vie sans douleur, Schopenhauer montre des voies directes pour surmonter et apaiser la peur de mourir - et de diverses autres peurs existentielles.